Etat des lieux de la laine en France

L'importance de la laine a bien évolué au fil de l'histoire. D'élément incontournable, elle est devenue notion de mode et de design.

Au moyen âge, le moine agronome Olivier de Serres souligne l'intérêt du mouton pour le lait et la viande. mais les utilisations majeures sont la laine et le fumier. En effet, sans énergie fossile, il n'existe ni engrais de synthèse, ni textile synthétique.

Plus tard, Napoléon 1er instaure le droit de 'vaine pâture' afin d'obliger les fermiers qui font des céréales à laisser pâturer les moutons sur les jachères. La laine est d'autant plus importante qu'elle sert à confectionner les habits des soldats.

Après la deuxième guerre mondiale les coopératives lainières se développent à l'initiative des éleveurs afin de commercialiser leur laine. Celle-ci est vendue entre 10 et 20 francs le kilo.
Le CNIL (Comité National Interprofessionnel de la Laine) est créé par le ministère de l' Agriculture.

Mais la mondialisation a raison de toute cette organisation. Le CNIL est devenu Interbev qui  s'occupe uniquement de la viande. le prix de la laine s'est effondré.
Le transport peu cher, permet d'envoyer la laine dans les pays asiatiques pour la traiter. Les transformateurs bénéficient de cette façon de la main d’œuvre à bas prix.
Par ailleurs, avec les énergies fossiles, sont apparus l'acrylique et le polyester qui ont remplacé la pure laine. Ils sont moins chers et 'plus pratiques'. Les gens ont, en effet, perdu la notion de l'intérêt de la pure laine. Ils ne se réfèrent plus qu'à la douceur.
Nous en convenons, certaines laines sont très rustiques. Mais même pour les plus belles, elles subissent dans ces pays de tels traitements, que non seulement elles ne restent pas douces, mais deviennent allergisantes à cause des solvants avec lesquelles elles sont traitées. La laine seule, n'est pas allergisante, d'où l'importance de savoir comment elle a été lavée.

La dernière coopérative lainière a fermé ses portes dans les années 80.
Cependant d'autres organisations comme la SCOP Ardelaine en Ardèche se mettaient en place. Depuis les choses ne cessent d'évoluer. Mais l'organisation se fait plutôt au niveau local ou régional. Pour n'en citer que quelques unes: Défi-laine en Belgique et dans le Grand Est, Les laines du Limousin, La Caussenarde.

Avec 54 races de moutons présents sur le sol français, il existe de nombreuses possibilités d'utiliser la laine. La France produit 15 000 tonnes de laine par an et sans passer à l'échelle industrielle, il serait bien difficile de transformer toute cette matière. Mais à l'échelle locale, il est possible d'en valoriser une partie.
En 2017 la laine a été payée 40 cts d'euro le kilo à l'éleveur: cela ne paye plus le tondeur. Il s'agit donc de s'organiser pour valoriser au mieux une production qui pourrait être un apport diversifié dans la pratique de l'élevage.

La Nièvre produit 140 tonnes de laine par an. Éleveurs, consommateurs de produits de qualité et transformateurs se mobilisent pour relever le défi.


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